Jerome et Luc Sortent la Polonaise

Publié le par Jérôme

13 octobre 2007P1010684.JPG
3 semaines après un but assez original à « Rêve éphémère d’alpinisme » (on s’est planté de voie de nuit, demi-tour sous le sérac de « Cristal Palace »), on retourne à Leschaux gonflés à bloc, Luc, Guillaume et moi. Les conditions sont idéales dans la face Nord et Christophe Moulin nous a parlé d’une nouvelle voie à droite du Croz qui a vraiment l’air classe. Le topo en poche, on se tape donc l’approche tranquille depuis Cham, en se disant qu’avec le train fermé, il n’y aura pas foule… surprise, le refuge est quasi plein. On a bien fait de choisir une voie pas encore classique : ils sont 2 cordées dans la Mc Intyre, une dans la Slovène et une dans le Croz. 4 personnes bivouaquent sous la face entre l’attaque de la Slovène et de la Polonaise, stratégie bizarre pour des voies qui sont sensées sortir à la journée…

 

Pour nous mettre dans l’ambiance, hélitreuillage en haut du Croz à la tombée de la nuit qui nous vaut la visite de Docteur Vertical (Manu Cauchy) sur la DZ du refuge : apparemment une mauvaise chute et un peu de casse…

 

Départ du refuge vers 2h00 après une courte nuit dans l’idée de faire tout le facile de nuit et d’arriver au jour aux difficultés. On se perd un peu dans les crevasses en voulant tirer à droite trop tôt. C’est à ce moment que Guillaume nous dit qu’il est trop malade pour poursuivre, il ne veut pas nous ralentir, il n’a vraiment pas l’air bien… (de retour dans la vallée, 40° de fièvre et une bonne crève le cloueront au lit pendant une semaine). On se retrouve donc Luc et moi sous la rimaye, on passe devant le bivouac mystérieux où ça s’active sévère. Je demande naïvement :

-        vous allez où ?

-        à la Polonaise

-        nous aussi, bonne course…

on en restera là, ils décideront de faire demi-tour vue la glace et la neige qu’on leur envoyait dans les pentes inférieures, on aurait sûrement fait pareil, à ¼ heure près…

 
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4h30, départ pour moi de la rimaye, ça passe bien moyennant un petit réta dans la fraîche. Le début est très facile, ça passe vite de nuit et on arrive au lever du jour à la fin de la pente de neige. On ne voit pas trop où ça va mais on sait qu’il faut faire un crochet à gauche.

1er relais de la voie au niveau du « névé suspendu » décrit dans le topo de S. Benoist. Luc fait une grande longueur (100m glace fine, passage 80°) et fait relais avant les 2 longueurs clés.
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Superbe ambiance dans la traversée qui suit (M5/M5+, bien protégeable) où je grimpe tantôt avec les piolets, tantôt sans. Relais dans la goulotte caractéristique qui suit. Luc prend le relais, on ne voit que les 1ers mètres qui sont très secs. C’est encore une superbe longueur en S, mixte délicat puis deuxième branche en glace très fine, difficilement protégeable, chapeau Luc pour le moral…

Ouf on est sorti des difficultés et il est 12h30, on est plutôt bien sur le timing, on se met même à croire à une arrivée de jour à Boccalatte.




Encore 2 ou 3 longueurs moins dures mais en glace fine (80° max), on commence à fatiguer un peu, le rythme s’en ressent et on préfère faire des relais que tirer corde tendue. Enfin ce sont les pentes finales en neige et l’arête ensoleillée à 15h30 pour une pause bien méritée. 

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La descente n’est qu’une formalité, on sera à la nuit à la moraine et à 20h00 au refuge, un bon Lyoph et au lit…

 

Bilan : la polonaise (V, 4+, M5+, 850m), une super voie pour ma 1ère en face N des Grandes Jo, complète avec des difficultés à ne pas négliger mais concentrées sur 2 longueurs. Le timing était parfait entre les 2 refuges pour éviter le bivouac.



le topo :
http://www.camptocamp.org/outings/101765/fr

Publié dans Alpinisme

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